JUILLET 2024 : Le mandipropamide, aussi adapté pour la seconde partie de saison
Les interventions se succèdent pour maintenir les cultures indemnes de mildiou. La situation spécifique de cette année conduit beaucoup d’agriculteurs à gérer, au même moment, des parcelles à des stades très différents.
Nous devons prendre en compte que les impératifs de mélanges de substances actives et d’alternance des traitements doivent être maintenus tout au long de la saison. Du coup, vu le nombre de modes d’actions limités, des produits, anciennement utilisés en fin de saison, se retrouvent en croissance foliaire active, alors qu’inversement, d’autres, usuellement appliqués en début de saison, ont désormais leur place (en mélange) sur végétation stabilisée.
Il s’agit notamment du mandipropamide qui reste bien adapté après la floraison, en mélange avec un sporicide (amisulbrom, fluazinam ou cyazofamide). Le mandipropamide se redistribue parfaitement sur la feuille, qu’elle soit en croissance ou à maturité. Cet usage « plus tardif » du mandipropamide est d’ailleurs courant dans les pays voisins depuis de nombreuses années.
Notre conseil :
Produits à base de mandipropamide 0.5 l ou kg/ha + sporicide (amisulbrom = Canvas/Evitto/Santinas, cyazofamide = Ranman Top ou fluazinam)
Quelques résultats d’essais
Les premiers résultats de cette année aux Pays-Bas
Des faits récents doivent nous rassurer : Les dernières études menées il y a quelques semaines, concernant les nouvelles souches de mildiou qui sont les descendantes de la EU43 (c’est cette dernière qui, dans certains cas montrait de la résistance aux CAA’s) ont mis en évidence le caractère récessif de la transmission des gènes, ce qui se traduit par une efficacité complète du mandipropamide sur ces nouvelles souches. Retrouvez l’article (en NL) en cliquant ici.
JUIN 2024: conseil de début de saison
Ce n’est un secret pour personne : le début de saison de la culture de la PDT regroupe toutes les conditions de risque maximal…
Conditions explosives pour la croissance des cultures, mais idéales pour le développement du mildiou.
Environnement se chargeant progressivement en spores via les repousses, tas de déchets, …
Grand décalage de plantation, compliquant l’organisation de la protection
Dans certaines parcelles, irrégularité des levées liée au coupage et/ou une perte de vigueur découlant de l’épuisement du plant (pourritures, égermages successifs). Concernant cette dernière situation, les risques augmentent au plus la plantation est retardée.
Ainsi la plantule, une fois émergée, peut être exposée sans délai à une infection de mildiou, peu importe son stade de développement…souvenons-nous de 2012 et 2016 où des plantes de la taille d’une petite main se faisaient déjà ravager, voire détruire.
Pourtant on se souviendra de la difficulté de persuader l’agriculteur à protéger sa culture, prétextant que toutes les plantes n’étaient pas encore émergées…
Tout aussi dangereux, serait de n’investir « que le minimum » pour les premiers traitements, alors que les souches agressives de mildiou seront présentes partout dès ce début de saison. Il n’y a quasi pas de variétés suffisamment résistantes au mildiou pour résister à pareille pression.
De plus le cymoxanil (nous rappelons qu’il n’est pas un partenaire d’alternance) aura certainement sa place dès les premiers traitements, car le mildiou du plant risque bien d’envenimer la situation
Intervenir tôt, mélanger les substances actives à modes d’action différents, adapter les intervalles de traitements sera la règle dans TOUTES les situations, sans aucune exception.
Notre conseil de base: Dès le premier traitement, Regulance Flex 0,5 kg/ha + 0,3 l/ha d’un produit à base de 500g/l de fluazinam
Dans un premier temps, ce traitement peut
soit être appliqué 2 fois de suite (T1 et T2) et laisser ensuite la place à un autre type de mélange
Soit être appliqué en T1 et ensuite en T3 , le T2 étant constitué d’un autre type de mélange.
Ce même traitement peut évidemment revenir plus tard en respectant toujours le principe d’alternance comme ci-dessus.